Il y a encore un demi-siècle, la représentation de la féminité et de la masculinité était totalement stéréotypée. Pour la femme : épouse, mère, cuisinière, bonne ménagère, quant à l’homme il avait une place centrale, se plaçant comme une référence supérieure, puissant et

dirigeant, ce qui lui laissait donc beaucoup de liberté. Cette distribution des rôles a fondé un système sociétal patriarcal et surtout a sacralisé la virilité. La virilité est un concept, une norme, un idéal masculin à atteindre qui a toujours existé, qui

mute et se redéfinit constamment au fil des siècles. Grâce à la démocratie et depuis les combats féministes, les femmes ont revendiqué leurs droits ce qui a conduit à leur émancipation. Dans nos sociétés occidentales, la féminité a évolué symboliquement véhiculant l’image d’une femme forte, fatale et puissante, mais alors qu’en est-il des hommes ? L’idée d’égalité des sexes semble avoir ouvert les esprits et fait éclater les tabous, cela a aussi permis de redéfinir la virilité.

Pourtant il semblerait que les archétypes de genres ne semblent pas tout à fait abolis.

La virilité est-elle mise à mal aujourd’hui ?

Elle semble aujourd’hui être remise en cause. C’est à travers cette problématique que je souhaite comprendre l’évolution de la virilité face aux changements sociétaux.

Pour illustrer ce propos, j’ai choisi un support de mise en scène : un sac de course contenant des «indispensables» pour devenir ou préserver sa virilité (viande, alcool, tabac, Viagra….). Ce panier de course s’apparenterait à un «kit de survie moderne de la virilité», mettant en lumière l’absurdité des anciens archétypes virils en se basant sur des stéréotypes encore bien ancrés dans nos sociétés. L’objectif de cette mise en scène est de déconstruire avec humour les notions préconçues associées à la virilité et d’encourager une réflexion critique sur les normes de genre. En se moquant de ces clichés, on peut espérer une remise en question de la virilité et favoriser l’émergence de nouvelles masculinités plus inclusives

j’ai choisi de mettre en scène un personnage crachant (s’exprimant) à la manière de Nauman. L’environnement choisi, un vestiaire de club de football avec des toilettes équipées d’urinoirs, un lieu des plus masculin. De plus l’idée de crachat  peut être reliée au fluide corporel masculin signe de contrôle, et donc de domination. Pour renforcer ma réflexion, j’ai choisi la technique de chronophotographie, idéale pour capturer le mouvement et l’évolution du sujet. J’ai également appliqué des principes photographiques tels que des jeux de contrastes, utilisant la lumière froide d’origine des toilettes pour accentuer l’aspect dur et froid associé à la masculinité.